L’indispensable revalorisation des rémunérations des agents publics

Les pénuries d’emplois constatées sur les trois versants de la fonction publique sont liées à deux décennies d’austérité qui ont vu les suppressions postes s’accumuler et les conditions de rémunération baisser de manière dramatique. Résultat : des conditions et des collectifs de travail dégradés et des carrières toujours moins attractives. Les enjeux de rémunération et d’attractivités des carrières doivent impérativement être relevés par nos administrations dans un secteur de la jeunesse et des sports qui a perdu près de la moitié de ses effectifs en quinze ans.

Les grands de ce monde essaient de nous faire croire que nous ne perdons pas en pouvoir d’achat. Du moins, pas tant que ça. Et pourtant on tousse toujours plus fort devant notre panier au supermarché en songeant à notre dernière fiche de paie. L’impact du gel du point d’indice a été actualisé par la CGT. Il objective la réalité de la perte du pouvoir d’achat depuis 2010. – 281 € de perte mensuelle pour un-e adjoint-e administratif/ve de 2e classe, – 337 euros pour un-e secrétaire administratif/ve B de classe normale ; – 451 € pour un-e attaché-e.

Consultez les fiches actualisées de la CGT documentant la perte du pouvoir d’achat depuis 2010

Lire le tract des camarades du SNPJS-CGT de la Somme qui fait également le point sur les effets du gel du point d’indice

Augmentez les salaires, c’est urgent !

Depuis douze ans, le point d’indice est gelé et les salaires des agents publics ont subi de plein fouet les politiques d’austérité des différents gouvernements. La perte de pouvoir d’achat s’élève à + de 10 % ! Dans le contexte de crise économique et de retour à une inflation durable, il y a une urgence absolue à augmenter les rémunérations. Un dégel de la valeur du point avant l’été a été enfin annoncé, mais l’inflation est d’ores et déjà de + de 4 % et pourrait flirter avec les 10 % en fin d’année.

Face à cette situation, les annonces de revalorisation indemnitaire sont notoirement insuffisantes et surtout parfaitement injustes. Les administrateurs de l’Etat chargés (ex-administrateurs civils) ont vu leur attribution indemnitaire initiale (IFSE) décoller de 70 % quand les adjoints techniques et administratifs devront se contenter de moins 9 % d’augmentation de leur attribution indemnitaire. La fonction publique en Macronie, c’est le ruissellement… par le haut. Nos camarades de la CGT – administration centrale ont publié une comparaison des grilles indemnitaires de l’administration centrale des ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports. C’est éloquent.

Indexer le point d’indice sur l’inflation, c’est urgent !

La CGT se mobilise pour obtenir une hausse effective à la hauteur des besoins des agents. La CGT revendique donc une hausse immédiate de 10 % de la valeur du point d’indice avec une indexation sur l’inflation à compter du 1er janvier 2022 ! Tout l’enjeu de la négociation, on l’aura compris, sera justement cette indexation à venir pour éviter de nouveaux décrochages du pouvoir d’achat des agents publics.

En fait de réponse, la majorité actuelle semble s’orienter vers la pire des solutions : un big-bang de la rémunération des agents publics répondant à la loi de l’offre et de la demande (comme un récent rapport sénatorial le proposait au sujet des professeurs de mathématiques), entérinant la concurrence libre et non faussée entre les agents publics sur fond de gestion pénurique des pouvoirs publics, et mettant un terme à la fonction publique de carrière. C’est en tout cas la logique mise en place par la réforme de la haute fonction publique et que Stanislas Guerini, nouveau ministre en charge de la fonction publique, cherchera, à n’en point douter, à étendre à l’ensemble du secteur.

L’égalité de traitement des agents publics et le devoir de servir l’intérêt général imposent de rendre au contraire les carrières et les rémunérations équitables et attractives pour tous ceux et toutes celles qui mettent en œuvre les politiques publiques. L’attractivité des missions de service public ne pourra se passer également d’un vaste plan de recrutement dans le champ de la jeunesse et des sports qui a perdu la moitié de ses effectifs en une quinzaine d’années. Les agents publics ont besoin de reconnaissance : leurs missions sont essentielles, comme l’a bien montré la crise sanitaire. Ceux et celles qui les exercent doivent cesser de recourir au bricolage héroïque dans des conditions et des collectifs de travail toujours plus dégradés.

 

 

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