CSAM JS – Formation Spécialisée – du 7 février 2024 – SNU et conditions de travail – LE PIEGE ET LES COMPLICITES

Compte rendu de la Formation Spécialisée du CSAM JS du 7 février 2024

LE PIEGE ET LES COMPLICITES

SNU ET CONDITIONS DE TRAVAIL A LA FORMATION SPECIALISEE DU CSAM JS

Ce 7 février, la formation spécialisée du CSAMJS avait pour point d’ordre du jour principal le SNU et les conditions de travail des agents JS. Ce sujet avait été demandé par l’ensemble des organisations syndicales, qui, sans nul doute, n’avaient pas mesuré le piège que cela représentait. Le SNPJS a dès le démarrage, par sa déclaration préalable (voir pièce jointe), alerté sur ce risque : s’appesantir sur les seules conditions de travail des agents en charge de ce dispositif dont nous demandons sans relâche l’abandon fournit une belle occasion de travailler son amélioration pour l’administration.

Les déclarations liminaires de toutes les organisations présentes présageaient pourtant d’une position de vigilance partagée. Toutes, avec plus ou moins de véhémence, faisaient le constat d’une situation désastreuse liée à la mise en œuvre du SNU : vampirisation des missions, conflit de valeurs et perte de sens, fuite des collègues et perte d’attractivité du métier, stagiaires mis sur des postes de chargé de mission SNU, pression politique et objectifs irréalisables, injonctions contradictoires, chantage aux subventions et aux primes… La plupart ont insisté sur la nécessité de regarder les conséquences du dispositif sur l’ensemble des agents dans les services.

La suite de la réunion nous a malheureusement démontré que la vigilance n’était que déclarative. Alors même que l’administration nous reprochait notre approche politique qui n’avait pas sa place dans une formation spécialisée, la DGSNU invitée pour l’occasion, s’est fendue d’une présentation promotionnelle des « évolutions et du développement du dispositif ». Et a profité du déballage par certaines OS des difficultés rencontrées par les agents dans la mise en œuvre du SNU pour pointer ce qu’elle a renvoyé comme une contradiction : « si vous constatez de telles difficultés, pourquoi refuser l’augmentation de moyens pour y pallier ? » Mais oui voyons ? … Le piège fonctionnait. Et avec la complicité sans doute inconsciente de ceux-là mêmes qui dénonçaient le mal-être. Alors même que l’administration énonçait clairement qu’il s’agissait ici de « regarder les impacts sur les conditions de travail afin de construire un dispositif robuste », la plupart des OS continuaient l’inventaire des tracas quotidiens des agents directement concernés par le SNU. Le SNPJS a été le seul à dénoncer l’arnaque et la prise en otage, l’impossible dialogue face à une administration pieds et poings liés aux ordres gouvernementaux, et la récupération des propos.

Ce qui n’aurait pu rester qu’une complicité par naïveté est devenue une complicité par assistance quand l’UNSA et la CFDT ont proposé des avis afin d’améliorer les conditions de travail des agents s’occupant du SNU. Droit à la déconnexion, prise en compte du SNU dans le DUERP, traçage des mails pour les ordres donnés, droit de pouvoir continuer à exercer ses autres missions… Bien sûr que tout cela semble juste ! mais cela crée des droits spécifiques pour les agents chargés du SNU. Le SNPJS est intervenu de nouveau, seul encore, pour alerter ces OS sur ce à quoi elles participaient : ceux qui s’occupent du SNU auraient ainsi droit à un traitement particulier que n’auront pas les autres agents ; et le SNU pourrait ainsi continuer de s’installer dans les services nettoyés de tout vice. Le jeu était plus que dangereux. Lorsqu’il a fallu participer au vote, le SNPJS a été de nouveau le seul à voter en abstention. Toutes les autres OS ont voté pour, actant ce qu’elles dénonçaient : la différenciation injustifiable entre les conditions de travail des collègues dans un même service, ajoutant aux distinctions opérées par le RIFSEEP. Et la consolidation par ces petites attentions du quotidien d’un dispositif qui nous tue tous à petits feux.

L’administration a dû en sortir ravie, et réarmée.

Catherine Tuchais
Marie-Christine Bastien
Formation spécialisée SSCT du CSAMJS

Se syndiquer, ne pas rester isolés est plus que jamais nécessaire. Construire et consolider un front syndical est une évidence pour le SNPJS-CGT.

Retrouvez la déclaration préalable du SNPJS-CGT ici

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