Engagée depuis plusieurs années, puis remise sur les rails par la nouvelle direction de la DJEPVA au terme de consultations souvent obscures, le serpent de mer de la réorganisation de la DJEPVA reprend du service. En coopération avec une intersyndicale locale, le SNPJS-CGT pousse la direction à clarifier ses objectifs et à anticiper les conséquences sur les missions, les conditions de travail et les carrières des agent-e-s.
La direction de la DJEPVA a souhaité entretenir un dialogue social de proximité avec les acteurs syndicaux auparavant membres de la commission locale de concertation (CLC). Cette instance n’a plus d’existence juridique depuis le 1er janvier 2021 et le transfert définitif de la DJEPVA aux sein de l’organisation du ministère de l’Education nationale de la jeunesse et des sports. La directrice semble néanmoins vouloir préserver un dialogue social de proximité en continuant de réunir certaines organisations syndicales autour des enjeux de la direction. Si le cadre de ces échanges restent à préciser, des représentants de la FSU, de la CFDT et de la CGT étaient ainsi présents à cette réunion du 18/03/2022.
Des conditions de préparation insatisfaisantes
L’intersyndicale avait demandé à la direction de lui apporter quelques éléments que nous remettons ici :
- La définition des missions et l’organisation de la direction, de la délégation ou des services tels que les travaux invitent la direction à structurer l’organisation future de la DJEPVA ;
- Les conséquences des évolutions des missions et des objectifs, notamment sur les collègues qui seront impactés directement par les modifications envisagées ;
- La gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, notamment si ce projet de restructuration répond à des exigences non encore affichées d’évolution des ETP, de modification des missions affectées à la DJEPVA par le gouvernement (futur), par exemples dans un projet plus vaste de fusion/mutualisation avec la DS ou d’articulation avec la revue des missions actuellement menée auprès des services déconcentrés ;
- La politique d’accompagnement des personnels en difficulté : la crise sanitaire a fortement mobilisé les équipes de la DJEPVA, ce projet de transformation renait au moment où les équipes pourraient reprendre leur souffle et vient créer des interrogations qui peuvent rapidement devenir inquiétudes sinon angoisses professionnelles ;
- Les conditions de travail : en quoi ce projet de transformation va-t-il améliorer les conditions de travail des collègues ?
L’intersyndicale n’avait à disposition, avant le 18 mars 2021, que les informations qui avaient été partagées avec l’ensemble des collègues.
Nous souhaitions par ailleurs pouvoir rencontrer l’ensemble des collègues autour d’une heure d’information syndicale, mais les nouvelles dispositions techniques là encore liée à l’OTE ne permettaient pas de tenir une réunion mixte présentiel distanciel, les salles de travail étant encore en cours d’équipement.
Réunion du 18 mars 2022 : un ordre du jour principalement axé sur la transformation de la DJEPVA
Dans la continuité des questionnements des personnels réunis en heure mensuelle d’information syndicale, l’intersyndicale a interpellé la direction sur les modalités de transformation et ses visées, soulignant la confusion et la durée des consultations ainsi que le climat anxiogène qui en résulte.
L’intersyndicale a de nouveau interrogé sur la définition des missions et l’organisation de la direction, qui résultent des travaux engagés. Elle a demandé à ce que la direction sorte du bois s’agissant des scenarii envisagés et prévenu qu’elle serait très vigilante sur les conséquences des évolutions des missions et des objectifs, notamment sur les collègues impactés directement par les modifications envisagées.
Elle a interrogé sur la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, dans la perspective d’un projet qui répondrait à des exigences non encore affichées d’évolution des ETP, de modification des missions affectées à la DJEPVA par le gouvernement, par exemple dans un projet plus vaste de fusion avec la DS.
L’intersyndicale a de nouveau attiré l’attention de la direction sur les politiques d’accompagnement des personnels en difficulté : les deux années qui viennent de s’écouler ont fortement mobilisé les équipes de la DJEPVA. Elle n’a pas manqué de souligner que ce projet de transformation renait au moment où les équipes pourraient reprendre leur souffle créant des interrogations qui peuvent rapidement devenir inquiétudes sinon angoisses professionnelles.
Elle a « remonté » les craintes et les colères exprimées par les agents, notamment, en ce qui concerne la méthodologie des concertation ou l’élaboration des scenarii. L’intersyndicale a alerté sur les effets concrets et immédiats au sein des services dont certains s’engagent dans des stratégies opaques, dans un climat malsain, où s’exacerbent les rivalités et les concurrence préjudiciables au collectif de travail, arguant ainsi de la nécessité de clarifier et d’éclaircir les décisions.
Toujours, dans le sens des impacts des réorganisations, l’intersyndicale a saisi la direction sur les effets sur les conditions de travail et demandé en quoi ce projet de transformation va-t-il améliorer les conditions de travails des collègues ?
La réponse de la direction
Emmanuelle Pérès n’a pas fourni les éléments concrets de cette réorganisation, préférant rester dans l’esprit général de cette réorganisation, en portant un discours de principes.
Voici quelques verbatims :
« Il ne s’agit pas d’une restructuration, mais d’une réorganisation ».
« Il n’y a pas de copie cachée ».
« L’objectif est de faciliter le travail et ne pas déstabiliser davantage.
« Il ne faut pas que les agents aient le sentiment d’être victimes de la transformation. Pas de hiérarchisation entre les bureaux ».
« Il n’y aura pas de suppression de postes ».
« La direction ne doit pas décroitre bien au contraire. Aucune perte de postes à prévoir ».
« Il faut que la DJEPVA soit assez forte pour ne pas subir. Le SNU ne doit pas prendre toute la place. »
« Une politique publique chargée de mettre en œuvre l’engagement (via le SNU ou le service civique) ne fonctionnera de toute façon que s’il y a par ailleurs une dynamique autour de la vie associative »
« A titre personnel, je ne crois pas à une fusion de la DJEPVA et de la DS ».
D’après Emmanuelle Pérès la réorganisation vise dans un premier temps à clarifier les missions. Potentiellement deux bureaux pourraient changer de sous-direction. Il s’agirait, a affirmé Emmanuelle Pérès, de clarifier les missions en les organisant par politiques publiques :
- la jeunesse (3-35 ans),
- la vie associative et l’éducation populaire,
- le SNU/l’engagement
Pas de copie cachée, mais des scenarii dans les cartons
La direction dit souhaiter présenter une DJEPVA plus lisible et solidement inscrite dans ses missions au futur exécutif. Il s’agirait en outre de transmettre à la future majorité plusieurs pistes d’évolution permettant de répondre aux enjeux structurels posés par un grand pôle éducatif et la nécessité de renouer avec les services déconcentrés. Quelles pistes d’évolution ? Nous n’en saurons pas davantage.
En revanche, nous avons cru comprendre que les JO 2024 constituaient une échéance importante pour une réorganisation du périmètre jeunesse et sports. La majorité actuelle attend-elle de vérifier la pertinence de la création de l’Agence nationale du sport avant de procéder à une réorganisation de l’ensemble du périmètre dans un grand pôle éducatif ? Suppositions n’est pas raison.