Les catégories C oubliées de la revalorisation indemnitaire

Elles sont loin les belles paroles sur les petites mains qui font tourner le pays alors que le Covid-19 menaçait de disloquer la société. Le gouvernement donne son feu vert à une revalorisation indemnitaire dans la filière administrative qui exclut les cadres C. Loin des 100 € annoncés, une bonne part des catégories C de l’administration centrale ne connaîtront aucune augmentation cette année ! Pas de quoi guincher à Ibiza ! La CGT revendique 40 millions d’euros de revalorisation indemnitaire des filières de catégories C des MENJS / MESRI, un forfait de revalorisation des primes de 1500€ annuels pour l’ensemble des agents de catégories C ; le dégel du point d’indice et la mise en place d’un barème indemnitaire.

Les personnels de catégorie C en ont assez du mépris ! Manifestement l’administration a décidé de faire désormais comme s’ils n’existaient pas : le ministère vient de débloquer au niveau national une enveloppe de 56 millions d’euros pour la filière administrative. Quelle part va être réservée aux catégories C qui représentent pourtant 50% des effectifs nationalement ? Rien. Zéro.

Pour les catégories C : une revalorisation de la honte

Cette revalorisation 2022 qui met de côté les catégories C est tout simplement scandaleuse. Comment peut-on laisser de côté les agents qui gagnent le moins dans notre administration ? Peut-être considère-t-elle que les catégories C roulent sur l’or ?

Comment accepter que l’on renforce encore les inégalités de rémunération ? Alors que le pouvoir d’achat est en baisse depuis plus de 10 ans, en raison du gel du point d’indice, des hausses de cotisation de la pension civile, de la hausse des produits de premières nécessités et du prix de l’énergie : l’administration reste sourde aux appels à la raison.

L’argument de l’administration pour laisser de côté les catégories C repose sur un mensonge éhonté : le gouvernement promettait en juillet dernier que les catégories C recevraient une augmentation de 40 euros à 100 euros net par mois, en fonction de leur ancienneté, à partir du 1er janvier 2022. Ca a été fait via la publication de nouvelles grilles indiciaires pour toute la catégorie C qui revalorisent les premiers échelons du corps. Pour rappel : l’administration était obligée de procéder à la publication de nouvelles grilles de catégorie C,  les premiers échelons de catégorie C étaient en dessous du niveau du SMIC ! Ce n’est pas un cadeau… c’est un dû !

Les catégories C exigent la même considération que les A et les B : débloquons le même budget !

Mais il faut mettre ces nouvelles grilles en perspective : alors que les catégories C représentent 50% des effectifs de la filière administrative au niveau de l’éducation national et de l’enseignement supérieur, le coût de ces nouvelles grilles de catégorie C n’est que de 15,2 millions d’euros… alors que 56 millions d’euros ont été trouvés pour la revalorisation des catégories A et B qui représentent seulement 50% des effectifs.

Les catégories C méritent la même considération et nous demandons l’égalité de traitement : au niveau national, il faut que 41 millions d’euros soient débloqués pour le rattrapage indemnitaire des catégories C afin d’atteindre le même budget ! En 2021, Jean-Michel Blanquer a rendu 70 millions d’euros non dépensé en fin de gestion sur le budget de l’éducation nationale : le budget existe donc ! Bien sûr, si le gouvernement accepte de reporter ce budget sur un nouveau ré-examen des grilles indiciaires, nous sommes preneurs car nous savons que les primes sont un pis-aller puisqu’elles ne sont pas intégrées dans le calcul de nos futures pensions.

Exemple, à l’administration centrale : un rehaussement moyen annuel de 3 333€ brut est prévu pour un chef de bureau, tandis que la revalorisation des 3 grades de catégorie C représente un gain moyen annuel (certes indiciaire) de 362,61 € brut. Valent-ils à peine 11% de l’encadrement ?

L’arnaque des nouvelles grilles

Les décrets modifiants l’organisation des carrières des fonctionnaires de catégorie C et l’échelonnement indiciaire ne sont sortis que le 28 décembre 2021 au Journal officiel, ne permettent pas aux services RH (déjà submergées) de procéder au reclassement des agents ainsi qu’à la mise en paye pour janvier 2022. Tenez-vous bien, une augmentation conséquente de 3 points d’indice prévue en 2022 soit 15€ brut : pas de quoi aller à Ibiza !

A ce stade les augmentations réelles pour les agents de catégories C sont loin des 100€ annoncés. Surtout les gains ne concernent que les deux premiers grades et marginalement les agents principal 1ère classe : autrement dit une bonne part des catégories C de l’administration centrale ne connaîtront aucune augmentation cette année !

  • Grade C1 : gain moyen 531,65€ bruts annuels / 44,3€ mensuels
  • Grade C2 (P2) : gain moyen 511,2€ bruts annuels soient 42,6€ mensuels
  • Grade C3 (P1) : gain moyen 44,99€ bruts annuels soient 3,75€ mensuels (et aussi ridicules que soient ces chiffres, ils montrent bien que les agents P1 ne sont pas revalorisés, aucun n’agent n’est dans les premiers échelons de P1 puisque le grade est accessible en fin de carrière !!)

 

Mobilisation générale pour les collègues de catégorie C : tous dans l’action !

En 2014, la mobilisation des catégories C avait permis de faire céder la ministre et d’obtenir une prime spécifique pour les catégories B et C. La mobilisation peut payer ! La CGT Educ’action centrale, par exemple, a proposé à l’ensemble des organisations syndicales une pétition à destination des agents de catégorie C pour une revalorisation significative et rétroactive de leur indemnitaire sur le même principe que les A et B. Elle porte notamment sur une revendication d’un minimum de 1500€ de revalorisation annuelle des primes des catégories C et la demande à notre administration de porter notre revendication au niveau interministériel d’un dégel du point d’indice et de son indexation sur l’inflation ainsi que du relèvement des plafonds des primes des catégories C.

Les revendications de la CGT

La CGT exige pour les collègues des 2 ministères des services centraux et déconcentrés :

  • 40 millions d’euros de revalorisation indemnitaire des filières de catégories C des MENJS / MESRI ;
  • un forfait de revalorisation des primes de 1500€ annuels pour l’ensemble des agents de catégories C ;
  • l’examen de toutes les situations individuelles et le rattrapage rétroactif sur 4 ans des agents rémunérés en dessous des attributions initiales;
  • la mise en place d’un barème indemnitaire comme les collègues des ministères économiques et financiers ;
  • un dégel du point d’indice et son indexation sur l’inflation ;
    la fin des suppressions d’emplois, notamment en C ;
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