A l’approche des échéances électorales, alors que les prix de première nécessité flambent et que le gouvernement s’arcboute sur le maintien du gel du point d’indice, celui-ci « trouve » 56 millions en raclant les fonds de tiroir pour une revalorisation indemnitaire qui exclut la moitié des agents. Tronquée et scandaleusement injuste, elle n’embarque pas toutes les catégories et exclut les agents de catégorie C. Mobilisons-nous pour nos salaires et nos emplois !
Tiens donc ! N’y aurait-il pas des échéances électorales pour le mois d’avril ? Voici que le gouvernement annonce avoir débloqué 56 millions d’euros pour la filière administrative du ministère de l’éducation nationale pour une revalorisation indemnitaire 2022 avec effet rétroactif dès janvier, revalorisation effective sur la paye de mars ! A croire que, parfois, des budgets on en trouve… mais malheureusement pas pour tout le monde et toujours pas de dégel du point d’indice à l’horizon !
- Une revalorisation nationale de la filière administrative pile avant les élections… et qui exclut la moitié des agents !
Le 12 janvier dernier le ministère a réuni les organisations syndicales en groupe de travail national pour annoncer une revalorisation de la filière administrative. Alors que le Grenelle de l’éducation annoncé en grande pompe en 2021 n’avait permis de débloquer qu’une enveloppe de 21,8 millions d’euros pour l’ensemble de la filière administrative (52 000 agents), voici qu’un budget de 56 millions d’euros a été débloqué pour les seuls personnels de catégorie A et B (environ 24 800 agents). Et attention, tout doit être bouclé à marche forcée : la revalorisation se fera sur la paye de mars ! A se demander si les échéances d’avril n’accélérerait pas le mouvement… Résultat les services gestionnaires vont travailler dans l’urgence alors qu’ils sont déjà à bout de souffle ! Bon courage à eux…
Le budget débloqué n’est pas négligeable : c’est une moyenne annuelle brute de 2153€ par agent alors que le Grenelle de l’éducation ne représentait que 421€ par agent pour la filière administrative. L’objectif est principalement de rapprocher la filière administrative de l’éducation nationale des autres ministères : c’est dire si le rattrapage est nécessaire ! Un volet complémentaire est aussi prévu pour lutter contre les disparités entre académies (comme en 2021) et corriger certaines attributions individuelles. Est annoncé une mise à niveau des services déconcentrés des académies d’Ile de France au niveau de l’administration centrale. Mais aucune donnée n’est transmise pour comparer les académies entre elles et donc ce n’est pas encore demain que nous pourrons obtenir la transparence sur les primes ! Ce budget de revalorisation sera attribué comme suit :
- Une part forfaitaire (minimum +1100€ pour les SAENES et +1400€ pour les AAE)
- Une part de convergence indemnitaire de rattrapage entre académie (qui ne concernera évidemment pas la centrale)
- Une part d’enveloppe pour des corrections de situations individuelles (notamment pour corriger les erreurs de cartographie des postes)
Cette revalorisation sera tronquée et fondamentalement injuste : évidemment elle n’est qu’indemnitaire et pas indiciaire, donc elle ne sera pas prise en compte dans le calcul de nos futures pensions. Non seulement elle n’embarque pas tous les personnels qui exercent des fonctions administratives (ITRF, enseignants, etc) mais même au sein de la filière administrative, elle n’embarque pas les catégories C qui représentent pourtant 48% des effectifs ! Le ministère a d’ores et déjà annoncé qu’un travail sera mené en février sur les catégories C… mais le budget ne sera jamais aussi conséquent : il semblerait que le rattrapage des salaires liées à la hausse du SMIC suffise pour le gouvernement comme acte en direction des catégories C. Blanquer et Macron ont bien choisi à qui ils préféraient s’adresser ! C’est tout simplement scandaleux quand on sait le niveau de rémunération des catégories C !
- Une revalorisation nationale de la filière administrative qui tombe à pic et qui exclue la moitié des agents !
En vue du CTAC du 1er février, l’administration a transmis aux organisations syndicales des informations sur l’application de cette nouvelle revalorisation des personnels. Dans l’attente des détails, il semble que la filière ITRF soit embarquée dans la revalorisation indemnitaire de l’administration centrale mais cette information reste à confirmer. La revalorisation se ferait de façon forfaitaire pour l’ensemble des personnels administratifs (et ITRF ?) des catégories A et B avec un forfait annuel brut par groupe de fonction :
Corps | Groupe de fonction | Forfait moyen |
A | Groupe 1
Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 |
+ 3333€
+ 2200€ + 1750€ + 1400€ |
B | Groupe 1
Groupe 2 Groupe 3 |
+ 1200€
+ 1200€ + 1200€ |
Ces mesures s’ajoutent aux revalorisations des planchers de gestion annoncés en 2021. Réussirons-nous à obtenir une actualisation des planchers de gestion par corps / grade / groupe de fonction ? Actuellement on ne trouve sur Pléiade (et difficilement !) que les archives des planchers de gestion 2018. Dès que vous recevrez votre notification RIFSEEP 2022, pensez à vérifier que votre attribution correspond bien à votre groupe : https://www.pleiade.education.fr/InfosRH/RH/000003/000003/Lists/Attribution%20Indemnitaire%20Initiale%202018/AllItems.aspx
Et qu’en sera-t-il pour les personnels de catégories C ? Qu’en sera-t-il pour tous les agents qui ne relèvent pas de la filière administrative ? La CGT demande une revalorisation indemnitaire 2022 pour l’ensemble des agents de notre administration centrale ! Elle exige aussi qu’un grand plan de correction des attributions indemnitaires permettent la correction des situations individuelles des agents sous-primés !
- Il est grand temps de se mobiliser pour nos salaires !
Parlons peu, parlons bien ! Pendant que certains passent leur vacances à Ibiza, la plupart d’entre nous tirent la langue pour financer leurs vacances… Ce n’est pas d’une revalorisation indemnitaire dont les agents publics ont besoin. C’est d’un dégel du point d’indice et de nouvelles grilles indiciaires ! C’est aussi de création de postes dont nous avons besoin pour soulager la pression dans les services !
Le pouvoir d’achat des agents publics est en berne depuis des années ! Depuis 2010, la valeur du point a décroché d’environ 13% par rapport à l’indice des prix à la consommation. Avec la reprise de l’inflation, la paupérisation des agents publics ne fait que commencer. Le rattrapage des salaires du public par le SMIC est d’ores et déjà une réalité et pas seulement pour les catégories C ! Quant aux grilles indiciaires, elles offrent trop souvent un déroulé de carrière trop réduit : ainsi en catégorie C, la grille C1 garantit une augmentation de 183€ brut en 19 ans… soit moins de 10€ par an ! Ça ne peut plus durer !
La CGT revendique :
- une augmentation immédiate de 10 % de la valeur du point d’indice, correspondant à une première mesure de revalorisation ;
- la mise en œuvre d’un plan de rattrapage des pertes cumulées ces dernières années ;
- l’indexation de la valeur du point sur l’indice des prix à la consommation comme axe fort ;
- l’exigence d’un budget dédié pour la revalorisation des grilles indiciaires;
- l’égalité salariale entre les hommes et les femmes
- la revalorisation des pensions
- l’intégration dans le traitement brut des primes ayant un caractère de complément salariale !
Retrouvez en lien notre tract CGT fonction publique !