CSAM JS du 3 avril 2024 – Déclaration préalable du SNPJS-CGT

Les syndicalistes sont cet homme en chemise blanche. Au milieu de leurs semblables ils tentent d’arrêter le feu. Leur chemise blanche n’est plus un signe de paix. Elle est une cible.

La chemise blanche de Goya

Le tableau « 3 mai » de Goya illustre parfaitement la situation présente des services. Des hommes gisent au sol, d’autres attendent et craignent leur sort à venir, et devant eux, une rangée d’hommes tient des fusils à baïonnette telle une machine à faire feu. Un homme ouvre les bras, il est désarmé, sa chemise est blanche. Dans quelques secondes on y verra, c’est certain, une tache rouge sang.

La situation est violente, elle est absurde, la chemise blanche est une cible parfaite.

Les syndicalistes sont cet homme en chemise blanche. Au milieu de leurs semblables ils tentent d’arrêter le feu. Leur chemise blanche n’est plus un signe de paix. Elle est une cible.

Nous n’exagérons rien. Après la situation faite à notre collègue de la CFDT, qui est toujours en cours, un autre collègue, membre du bureau national du SNPJS-CGT, élu au CA d’un établissement est victime d’une situation cruelle et absurde : une fin de détachement parce qu’il a posé des alertes sur la gestion des personnels de l’établissement.

Nos multiples interpellations auprès du directeur de l’établissement puis de la direction des sports nous ont conduit à la certitude qu’il n’y a pas d’autre raison que celle-là car sa valeur professionnelle n’est pas mise en doute. La direction des sports a avancé une raison, la seule avouable dans la situation : le directeur de l’établissement n’a plus besoin d’un ingénieur des travaux. Chacun se tient par la barbichette : Le directeur n’en veut plus. Peu importent les raisons. La direction des sports couvre le principe d’autonomie de gestion des établissements.

Pourtant, les travaux ne sont pas terminés, des bâtiments plus anciens nécessitent des travaux d’entretiens, … Il n’y a plus de besoins. Fermez le ban !

Il est logé par nécessité absolue de service, sa femme travaille dans l’établissement, un de ses deux enfants est handicapé. Ils vont donc déménager, … où ? Notre intervention a permis d’examiner la situation faite à la famille et de façon magnanime la direction des sports a accordé un délai pour que la famille, -oui le collègue a une famille-, n’ait pas à organiser un déménagement en milieu d’année scolaire.

Leur a-t-on proposé un accompagnement ? Nooon ! Ils ont été avertis qu’ils devaient rendre les clés le 6 juillet.

Voilà donc la GRH dans un établissement. Elle n’est pas unique. Elle est systémique. La machine est efficace, les collègues sont dans la posture peinte par Goya. Terrorisés. Le résultat est déjà là. Plus personne ne veut porter de chemise blanche quand le dialogue social les prend pour cible. Y aura-t-il une liste de candidats à Vichy par exemple ? Quant à Montpellier et Fond-Romeu nos camarades syndicalistes ont été les premiers à subir de plein fouet les méthodes de la direction, ils ont dû quitter les établissements ou se taisent.

Dans les services SDJES, DRAJES, le nouveau management public accomplit son œuvre. Contrôles tatillons via des applications. Le « c’est pas nous c’est l’appli !» est bien commode pour ne pas dire sa responsabilité. Cela est renforcé par l’arrivée d’un encadrement totalement extérieur à Jeunesse et Sports qui nous rappelle les pires heures des DDCSPP où un vétérinaire avait main sur le sport ou les PEDT. Ce qui est consternant c’est lorsque ce nouvel encadrement est issu de l’Education Nationale.

Nous avions voulu quitter les DDCSPP parce que les préfets avaient la main sur des sujets du domaine éducatif. Cela continue et c’est même renforcé avec le Contrat d’engagement républicain : une surveillance des financements FDVA est organisée au nom de la lutte contre le séparatisme qui débouche dans des départements sur un contrôle a priori des projets des associations par les services des renseignements territoriaux au mépris des compétences des agents des services, et surtout au mépris des libertés associatives, de la charte des engagements réciproques et en parfaite méconnaissance des valeurs, objectifs et pédagogies de l’éducation populaire. Il y a là encore une chemise blanche rougie.

Des hommes gisent au sol. Nos collègues vont mal, arrêts-maladies, départs, espaces de travail désertés faute de pilotage, déménagements abrupts, départs pour essayer d’autres horizons, …

Et pour finir, parlons de la machine qui met en œuvre. Comme dans Goya, on ne voit pas son visage. Notre drame principal est là. Nous subissons, mais nous n’avons pas d’interlocuteurs, donc rien à discuter ou à négocier. Au plan régional nous n’avons pas d’espace dédié. Au plan national nous ne voyons plus le politique et en particulier dans cette instance.

Le moment est grave. Vraiment. Entendez-le !

Retrouvez la déclaration préalable du SNPJS-CGT ici

 

 

 

 

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