Au sujet de « l’accompagnement » par le cabinet E&Y de la direction des sports

Dans la droite ligne des recours de l’Etat aux cabinets extérieurs, contestés au Parlement jusqu’aux arcanes de la cour des comptes, la direction des sports a fait appel au cabinet Ernst and Young pour proposer des améliorations de relations de travail entre l’Agence nationale du sport (ANS) et la Direction des sports (DS). La CGT interpelle donc le secrétariat général : les compétences permettant de mieux articuler le travail de l’ANS et de la DS font-elles défaut au point que l’Etat soit obligé de recourir à un cabinet de conseil ? Vraiment ? Lettre ouverte.

Madame la secrétaire générale,

Nous avons appris que le cabinet Ernst and Young travaille actuellement auprès de la Direction des sports pour, d’après nos échos, proposer des méthodes pour améliorer les relations de travail entre l’Agence nationale du sport (ANS) et la Direction des sports (DS). Si ce travail est nécessaire, demandé par les agents et promis par la ministre chargée des sports depuis 3 ans, nous ne comprenons pas quel est le rôle exact de ce cabinet de consultants. En effet, le directeur des sports a assuré officiellement via l’envoi du compte-rendu du comité de pilotage DS/ANS du 17 décembre 2021 être « assez circonspect quant au recours à un consultant » et suite à un échange informel avec lui, assuré aux représentants CGT qu’il n’avait pas connaissance de l’identité du commanditaire officiel pas plus que de la commande formelle. En outre nous avons également eu des échos sur le manque de professionnalisme des interventions des consultants lors des réunions des 1er et 7 mars, ainsi que lors d’entretiens individuels avec des agents.

Nous vous alertons aussi sur le fait que les rapports entre la DS et les cabinets de consultants sont très mauvais depuis 3 ans et les premières réorganisations de la DS liées à la création de l’ANS. En effet, non seulement l’accompagnement du cabinet Mazars a toujours été jugé comme très insatisfaisant et opaque, mais il s’est avéré aussi être au service exclusif de l’ancienne direction et ne pas tenir compte de l’avis des agents. En effet, alors même que l’ancienne directrice, madame Lefèvre, réunissait les agents pour « co-construire » la future organisation, l’interrogation avait été soulevée d’une consultation de façade, et si, comme le disait une rumeur, le cabinet Mazars n’avait pas d’ores et déjà produit une proposition de nouvel organigramme. Madame Lefèvre avait répondu que non. Or il s’était avéré qu’un organigramme d’ores et déjà ficelé avait fait l’objet d’une fuite à la DS. Aussi, les craintes des agents de la DS quant au recours aux cabinets consultants sont fondées : ils ont déjà fait l’expérience douloureuse de l’instrumentalisation de telles commandes pour accompagner des projets rejetés massivement. L’opacité du commanditaire et de la commande actuels nous font craindre que pareillement, la nature de leur mission soit inavouables et contraires aux intérêts collectifs des agents de la DS. L’affaire est particulièrement urgente puisque d’après nos échos, le cabinet doit rendre ses travaux le 22 mars prochain.

Enfin, vous n’êtes pas sans savoir que le rôle et la place des cabinets de consultants auprès des services de l’Etat et des cabinets ministériels font l’objet d’une vive inquiétude de la société civile, relayée par une récente commission d’enquête du Sénat et de multiples publications dont un rapport de la cour des comptes. L’exécutif vient de publier une nouvelle circulaire qui encadre les conditions de recours à une prestation intellectuelle. Elle précise notamment que le recours à une prestation de consultants ne doit se faire qu’en cas de manque de moyens internes. La DS et les services de l’administration centrale du MENJS ont toutes les compétences internes requises pour mener à bien les actuels travaux d’amélioration des relations entre l’ANS et la DS.

En conséquence nous vous demandons de bien vouloir :

  • Nous indiquer qui est le commanditaire de la prestation ainsi que la commande formelle ;
  • Nous transmettre tous les livrables déjà en votre possession ;
  • Ne pas tenir compte des travaux rendus par le cabinet, tant leurs qualités semblent d’après nos échos inversement proportionnelles à l’opacité du motif de leur intervention ;
  • Associer les instances compétentes (CTAC et la CLC de la DS) à la réflexion autour des relations de travail entre l’ANS et la DS.

 

Cordialement,

 

Le SNPJS-CGT et la CGT Educ’action administration centrale

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